Un extrait pour vous donner envie de lire cette nouvelle:
Dieu,
dans son infinie bonté, s’ennuie à mourir en son royaume céleste.
Et comme il est éternel, il se morfond depuis des lustres. Alors,
pour se distraire, il décide de faire un caprice comme en ont
parfois les divinités. L’idée de cette foucade le met tellement
d’excellente humeur, que les anges se demandent s’il n’est pas
atteint d’un mal insoupçonné. Une sorte de virus. Une maladie
d’hommes, lui qui passe le plus clair de son temps à les
fréquenter puisqu’il les a créés à son image. Car même si
c’est par procuration, Dieu est à leurs côtés au quotidien. Et
c’est bien suffisant pour choper une saloperie.
Il
convoque l’Esprit Saint et lui tient, à quelques mots près, ce
curieux langage :
— Tu
vas descendre sur terre…
— Quand
donc, Mon Seigneur, interrompit l’esprit, habitué depuis trop
longtemps au farniente perpétuel ?
— Illico
presto ! Il n’y a pas une seconde à perdre.
— Qu’irai-je
donc faire là-bas, Mon Seigneur ? Les hommes sont si ennuyeux.
Et puis, vous avez vu le temps qu’il fait ? Avec toute cette
pollution, mes allergies vont s’en ressentir…
— Arrête
un peu de grincher ! Crois-moi, tu vas t’amuser. Tu vas
mettre un feu d’enfer. Enfin, si j’ose m’exprimer ainsi.
— De
quelle manière, s’enquit l’esprit soudain motivé par cette
perspective festive !
— Quelle
impatience pour quelqu’un qui ne souhaitait pas descendre il y a
encore deux minutes ! Je t’affranchis. Ton job, c’est de te
présenter à l’un d’eux.
— Je
choisis n’importe lequel.
— Ah
non malheureux ! C’est l’élu.
— Oups !
Et comment le reconnaîtrais-je ?
— Tu
le sélectionneras jeune, séduisant, naïf et sans conviction
religieuse. Ça, c’est capital. Je le veux aussi travailleur, mais
sans profession. Ainsi, il pourra consacrer le meilleur de ses
loisirs à ce à quoi je le destine. Et tu lui annonceras la bonne
nouvelle.
— Quelle
nouvelle, Mon Seigneur ?
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